Claude Forand
Qui suis-je ?
Pourquoi j’écris des romans policiers ? Parce que j’ai peur. J’ai peur de tout… des chiens qui mordent, des chalets perdus dans le bois, des coups de téléphone à 4 heures du matin, des ascenseurs qui risquent de bloquer au 20e étage ! Quand j’étais petit, mon mot-secours préféré était « Maman ! ». Quand elle venait, je n’avais plus peur.
On dirait que d’avoir peur, ça me permet d’entrer dans la peau de mes personnages de romans. Ceux qui sont honnêtes, mais aussi ceux qui sont malhonnêtes. La peur ne fait pas la distinction, elle touche tout le monde…
Je n’ai pas toujours eu peur. À une certaine époque, j’écrivais des reportages sur des personnes louches et même des criminels. Est-ce que j’avais peur ? Non. Mon travail de journaliste était comme un bouclier que je levais devant moi pour me protéger. Avec ce bouclier, j’étais Superman !
Mais, comme je l’ai déjà dit, quand on écrit des romans policiers, c’est bien plus agréable d’avoir peur…
Publications au sein de la collection 14/18
Ainsi parle le Saigneur, 2007 – Prix des lecteurs 15-18 ans Radio-Canada et Centre Fora 2008
On fait quoi avec le cadavre ?, 2009
Un moine trop bavard, 2011 – Prix du livre d’enfant Trillium 2013
Le député décapité, 2014
Cadavres à la sauce chinoise, 2016 – Prix de la Toronto French School 2018
Le pire vampire, 2019
Ainsi parle le Saigneur (réédition), 2021
6 Questions à Claude Forand
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- Pourquoi avez-vous besoin d’écrire ?
Peut-être pour réussir à avoir une « vie sociale » avec mes personnages! Chaque fois que je commence un nouveau roman, j’ai l’impression de retrouver une partie de ma famille « fictive » que je fréquente depuis une quinzaine d’années maintenant, c’est-à-dire l’inspecteur Dubuc, son collègue Lucien Langlois et la journaliste Manon Pouliot. J’ai beaucoup de plaisir à entraîner ces trois-là dans une enquête pleine d’embûches et de frustrations, pour le plus grand plaisir des lecteurs, je l’espère! - Qu’est-ce qui vous a attiré vers les romans policiers ?
Je dirais que le roman policier s’est imposé dans mon esprit. Il y a une vingtaine d’années, j’avais écrit un reportage pour un magazine sur une histoire de pratiques sataniques dans la région d’Hamilton. Ce reportage avait soulevé plus de questions qu’il ne m’avait apporté de réponses. J’avais un dossier très épais sur le sujet, toute ma recherche de trois mois était sur mon bureau. C’était très frustrant. J’ai alors décidé d’inventer un personnage de détective régional (Roméo Dubuc) qui ferait une enquête dans des circonstances semblables pour apporter des réponses réalistes à un meurtre satanique. - Quelle est la partie la plus difficile du processus d’écriture ?
Je dirais trouver un juste équilibre entre les différentes parties du livre. J’écris des romans policiers, des romans à suspense. Dans ce genre littéraire, tout est une affaire de « dosage ». Il faut fournir au lecteur les bons indices, au bon endroit, au bon moment. Ne pas lui faire de cadeau, le laisser chercher un peu, le faire patienter juste assez pour maintenir son intérêt et qu’il continue de tourner les pages. - Avez-vous déjà pensé à abandonner l’écriture ?
Question intéressante, surtout après avoir publié une dizaine de romans policiers! Alors, je dirai que c’est plutôt le contraire : je manque toujours de temps, ce qui rend le désir d’écrire encore plus fort. - À quoi ressemble une journée typique dans la vie de l’auteur Claude Forand ?
À la vie plutôt routinière d’un traducteur technique, en réalité. Des échéances à respecter. La lutte constante contre la montre (j’y suis habitué – j’ai été journaliste à la pige pendant 20 ans avant de me réorienter vers la traduction). Toute ma journée me prépare à ma fin de soirée, réservée à l’écriture. Chaque journée où je réussis à faire un peu d’activité physique et à écrire quelques heures est un cadeau du ciel! - Quels sont vos futurs projets ?
Je redoute toujours cette question. Sans être superstitieux, je trouve qu’elle me force à parler de choses qui sont encore immatérielles, à l’état d’ébauche, qui pourraient être mises à la poubelle en cours de route. Seule réponse pour l’instant : je travaille à un autre polar pour adolescents, sur une thématique qui n’a encore jamais été abordée dans la littérature jeunesse (à ce que je sache!).
- Pourquoi avez-vous besoin d’écrire ?